Stage formation avalanche
Cet article reprend un ensemble de concepts que j’ai eu l’occasion d’apprendre pendant mon stage avalanche de janvier 2011. Loin d’être, exhaustif, on y trouve quand même tout un ensemble de concepts de base pour pouvoir évaluer un manteau neigeux et plus généralement les risques d’avalanches.
Observation de pentes et de la végétation :
Pas de végétation = couloir à avalanches. Il faut donc limiter les risques lors de la traversée en amont en faisant passer les personnes une par une.
Observation du manteau à distance :
Si le manteau à des traces d'ondulation alors il est soumis à l'action du vent. Donc il existe à coup sure un phénomène de frittage sur les flocons. Les dendrites des cristaux sont érodées, ce qui facilite leur cohésion et forme une plaque de neige. Cette plaque est de plus en plus instable alors que son épaisseur augmente. Une épaisseur d'au moins 20 cm est dangereuse. La plaque est dure. Par contre les passages de skieurs peuvent faire une coupe et faciliter son détachement. Il faut donc évaluer ces plaques avec prudence en faisant passer les personne une par une. Attention : ce type de plaque peu être particulièrement traitre en cas de rechute de neige. Elle est alors cachée par la neige fraiche et ne peut être détectée qu'avec une coupe de neige.
La coupe de neige
Elle est effectuée en utilisant une pelle et en creusant jusqu'au sol pour avoir une mesure précise des différentes couches dont elle est constituée. La coupe permet de se représentée les différentes couches, leurs duretés et leurs hauteurs. Cet examen permet d'obtenir un graphe qui aide à juger la stabilité.
Réchauffement
Un réchauffement fort est aussi néfaste pour le manteau en altitude. A plus basse altitude, le phénomène durant probablement plus longtemps et étant plus fort, l'humidité produite par le réchauffement tend à transformer l'ensemble du manteau. La couche de neige résultant est compacte et particulièrement stable. Par contre, en altitude, le phénomène est généralement suivi d'un refroidissement en dessous de zéro dans des périodes brèves (soit par un changement de temps, soit à cause du gradient thermique entre le jour et la nuit.). L'humidité obtenue en journée tend à transformer les flocons et à les mettre en cohésion. Le refroidissement la nuit, transforme l'eau en glace et les flocons finissent leur transformation en gobelet. Cette neige est appelée gros sel. Pas particulièrement dangereux en avalanche, il produit cependant un matelas de bille qui facilite le détachement et le roulement d'une plaque qui repose dessus.
Givre de surface
Le givre de surface correspond à la transformation de l'humidité de l'air en givre au niveau du sol. Le givre de surface engendre la création de gros cristaux sur la surface du sol. Au fil du temps la couche peut être plus ou moins épaisse. Par contre elle ne dépasse pas quelques centimètres.
En cas de rechute de neige, cette couche est ensevelie et intégré au manteau. La cohésion des cristaux étant faible, cette couche est particulièrement instable. Elle peut s'avérer être une bombe à retardement en fonction des précipitations qui lui suivent. Il n'est par rare de pouvoir observé cette couche dans le manteau sur toute la saison. L'étude de la neige pour prendre en compte ce type de danger n'est donc pas suffisante sur une période courte de temps mais consiste en une observation méticuleuse sur l'ensemble de la saison.
Rochers / Combes / Couloirs
Les trois peuvent engendrer des accumulations de neige. Il faut donc éviter un passage trop proche car ces accumulations ne sont pas toujours stables et propice au déclenchement de coulées.
Bulletin météo :
A prendre en compte mais ne vaut pas une coupe sur site pour évaluer le manteau. Donne une vue générale de la situation et du risque. Nécessite un échantillonnage sur place pour être préciser. Site météohttp://www.slf.ch/lawineninfo/lawinenbulletin/nationale_lawinenbulletins/index_FR
Exposition :
Les pentes au nord offre plus de risque car étant plus à l'ombre, les pentes sont moins soumise au réchauffement solaire donc se tasse moins vite. Les cristaux se transforment moins vite. Selon l'exposition au vent, elles forment rapidement des plaques par frittage et sont d'autant plus dangereuse. En dessous de 30%, les risques sont souvent moindres mais toujours présent.
Distance :
L'onde de choc générée par le passage d'un skieur peut déclencher une avalanche à plusieurs centaines de mètres de distances. Le phénomène est d'autant plus fort si le manteau contient une plaque dans sa composition. Une plaque peut mesurer plusieurs centaines de mètres de long. Il est arrivé à plusieurs reprises qu'une avalanche s'étende sur plusieurs centaines de mètres pour une rupture de plaque.
Risque :
Risque modéré pour pente de 30 à 35% = risque limité mais nécessite une étude sur site avant de s'engager. Risque 3 = Attention danger. La donne n'est plus la même et dans ce cas le ski est dangereux.
Attention : Risque 3 bien que les conditions sont souvent idéal est le niveau ou il se passe le plus d'accident. Ne pas se lancer la tète baissé et céder à la tentation n.
Délai pour les sorties :
Pas de sortie après une chute de neige ! Attendre deux jours au moins pour que le manteau se compact et se stabilise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire