vendredi 13 juin 2014

13.06.2014

Voilà quelques temps que je n'avais fait des relevés sur Ayer.

Nous approchons de l'été rapidement. Le temps reflète cet état de fait. Les températures sont hautes, le temps assez ensoleillé avec ensentiellement des épisodes de cumulus convectifs en journée. Ces derniers jours nous avons d'ailleurs eu des cumulonimbus à répétitions. Il est d'ailleurs étonnant de voir avec qu'elle régularité et selon quel principe ces nuages se forment sur le Jura. Le scénario commence par une belle matinée ensoleillé avec peu ou pas de vent, et aucun nuage. Ce n'est qu'aux alentours de 13:00 que commence à se former de petits cumulus sur les crêtes, Ensuite selon la journée, on observe des développements du state humilis / congestus / calvus et enfin cumulonimbus. La fin ne fini pas toujours sur de l'orage. Parfois tout retombe aussi vite laissant la place à un ciel étoilé la nuit. D'autres fois, au contraire, c'est la douche. 

Nous observons ce régime depuis environ 15 jours.

Un WE de Pentecôte estival

Le week-end de Pentecôte (7 au 9 juin) a été très estival avec des températures maximales dépassant les 30 degrés pour la première fois cette année.

Après un début de mois plutôt frais avec des conditions changeantes, les conditions météorologiques ont radicalement changé avec l'installation d'une période de chaleur depuis la fin de la semaine. Le courant en altitude s'est orienté au sud-ouest, si bien que de l'air de plus en plus chaud a afflué de la péninsule Ibérique vers les Alpes.

Vendredi déjà, la barre des 30 degrés a été franchie pour la première fois de l'année, à Sion avec une température maximale de 30.3 degrés.

Samedi, ce seuil a été dépassé de manière plus étendue, en Valais central, dans la vallée du Rhin et sur une partie du Plateau alémanique. La valeur maximale a été relevée une fois de plus à Sion avec 32.9 degrés. En Suisse romande, un voile nuageux qui est arrivé pendant les heures les plus chaudes de l'après-midi a empêché le thermomètre de franchir le seuil de la journée tropicale.

Dimanche de Pentecôte, à la faveur d'une masse d'air encore plus chaude, les températures ont gagné quelques degrés, si bien que les 30 degrés ont été dépassés sur la plupart des régions de plaine aussi bien au Nord qu'au Sud des Alpes. MétéoSuisse a mesuré jusqu'à 33.6 degrés à Beznau/AG. 

Lundi de Pentecôte a été la journée la plus chaude du week-end. Les températures maximales ont fréquemment dépassé les 33 degrés au Nord des Alpes, sauf au bord des grands lacs du Plateau. En effet, l'eau encore fraîche des lacs à cette époque de l'année tempère les températures, contrairement aux cuvettes et vallées. A Sion, une valeur maximale de 36.2 degrés a été mesurée ce qui constitue un record de chaleur pour un mois de juin, à égalité avec la valeur mesurée le 18 juin 2013. Les 35.5 degrés mesurés à Bâle constituent la 3ème valeur la plus élevée pour un mois de juin (record le 27 juin 1947 avec 36.9 degrés).

La chaleur est-elle précoce ? Si on se réfère à la norme sur 30 ans (1981-2010), on compte en moyenne 1 à 2 journées tropicales par année en juin sur le Plateau et en plaine tessinoise, 3 en Valais central. Ces valeurs ont statistiquement plus de chance d'être relevées au cours de la dernière décade du mois.

Cependant, ces températures tropicales qui ont été relevées au cours de ce week-end de Pentecôte n'ont rien de précoce. Le tableau ci-dessous montre la date de la première journée tropicale de l'année relevée à Neuchâtel, Genève et Sion au cours de ces 5 dernières années.

Printemps 2014

Le printemps en Suisse a été trop doux, un peu trop sec et plutôt ensoleillé. Les mois de mars et d’avril
ont contribué à l’ensoleillement et à la douceur, tandis que le mois de mai s’est présenté comme
changeant et trop frais.

Des mois de mars et avril très doux 

Après un hiver 2013/2014 très doux, le printemps 2014 se classe parmi les 10 plus chauds depuis le début des mesures en 1864. Sur la plupart des régions du pays, le printemps a connu un excédent thermique entre 1 et 1.6 degré par rapport à la norme 1981-2010. Au Tessin, les températures ont été comprises entre 1.5 à presque 2 degrés au-dessus de la norme. Les mois de mars et d’avril ont été nettement trop doux avec des excédents thermiques compris entre 1 et 2 degrés, respectivement entre 2 et 2.5 degrés. En revanche, mai a connu des températures trop fraîches de l’ordre de 0.6 degré par rapport à la norme.

Régionalement nettement trop sec 

En cours du printemps 2014, il est tombé l’équivalent de 70 à 90% de la norme 1981-2010 des précipitations sur la plupart des régions de la Suisse. En Valais, au Tessin et dans les Grisons, il n’est régionalement tombé que l’équivalent de 50 à 60% de la norme. La première moitié du printemps a été exceptionnellement avare en précipitations. Le mois de mars a été nettement trop sec. En avril, le déficit pluviométrique a surtout été constaté dans les Grisons et au Tessin. Enfin, en mai, un déficit pluviométrique modéré a été relevé en Valais central et une nouvelle fois au Tessin, ainsi que dans les Grisons.

Après un début ensoleillé, une fin de saison très changeante 

L’ensoleillement de l’ensemble du printemps a correspondu à des valeurs comprises entre 105 et 130% de la norme 1981-2010 pour toutes les régions de la Suisse. Mars a été très ensoleillé. En avril, l’ensoleillement a également été au-dessus de la norme dans la majorité des régions. En revanche, en mai, l’ensoleillement a été légèrement inférieur ou conforme aux valeurs saisonnières en raison de conditions météorologiques très
changeantes. Au Tessin, l’ensoleillement a tout de même été un peu supérieur à la norme.

Début précoce de la fonte de la neige au Säntis 

Normalement, la couche de neige au Säntis (2502 mètres) atteint son épaisseur maximale vers la fin du mois 
d’avril avec une valeur moyenne de 4.5 mètres. Cette année, la couche de neige maximale au Säntis a été 
atteinte vers la fin du mois de mars, soit une avance d’un mois par rapport à la moyenne. Avec une couche 
d’environ 3.5 mètres, l’épaisseur était nettement moins importante que la moyenne sur plusieurs années. Fin 
avril, il ne subsistait qu’un peu plus de 2 mètres de neige au Säntis, soit presque 2 fois moins que ce qu’on 
devrait habituellement mesurer. En mai, après une augmentation provisoire de l’épaisseur du manteau neigeux, celui-ci ne correspondait qu’à 50% de la hauteur normale à la fin du printemps. 

Bouleau – un début précoce et de grosses quantités de pollen 

La saison pollinique du pollen de bouleaux a débuté entre le 17 et le 20 mars au Tessin et dans les régions les plus basses du Nord des Alpes. Au Tessin, l’avance était de 7 à 9 jours par rapport à la moyenne sur 15 ans 1997-2011. Au Nord des Alpes, elle était de 10 à 14 jours. Un temps frais avec des précipitations a cependant limité la production de pollen jusqu’au 27/28 mars. Pour la majorité des stations de mesures du pollen, la saison pollinique du bouleau est une des plus importantes par rapport à la moyenne 1997-2011. A Buchs/SG, la quantité recueillie de pollen a même été la plus importante. A Bâle, il s’agit du deuxième rang. En Suisse centrale et orientale, on a dénombré entre 15 et 23 jours avec une forte concentration de pollen, entre 10 et 17 jours en Suisse romande et 24 jours au Tessin. Le temps ensoleillé et chaud entre fin mars et mi-avril a favorisé la floraison des bouleaux et est à l’origine de ces fortes concentrations polliniques. Les charmes ont également fleuri au même moment que les bouleaux. Les personnes allergiques au pollen des bouleaux subissent également celui du charme. Cette année, la combinaison de ces deux sortes de pollen a conduit à une augmentation de l’incidence de l’asthme pollinique. 

Frêne – pour de nombreuses stations, l’année la plus faible depuis le début des mesures 

Le pollen des frênes était dans l’air depuis la mi-mars. Pour quelques stations, c’était un peu plus précoce que la moyenne 1997-2011. Pour d’autres stations, c’était plus tardif. L’augmentation des quantités de pollen du frêne a été hésitante. Pour 10 stations de mesures du pollen, la concentration a été au maximum modérée alors que pour les 4 autres stations, elle a été forte pendant 1 à 4 jours seulement. Depuis le début des mesures, il s’agit de la saison pollinique du frêne la plus faible pour la majorité des stations. Au Tessin, seule la saison 2007 a connu des concentrations polliniques légèrement plus faibles encore. La raison de cette très faible floraison des frênes a été la forte production pollinique de l’année précédente. Cette année, les nutriments nécessaires pour l’étape de la floraison n’étaient pas suffisants, de même que l’humidité hivernale était trop faible. Il est possible que l’envahissement des frênes par le champignon qui est responsable de la maladie du flétrissement du frêne (Chalara fraxinea), qui se propage en Suisse depuis quelques années, ait également joué un rôle. 

Indice du printemps – un indicateur pour le développement de la végétation 

L’indice du printemps intègre les 10 premières phases phénologiques de l’année qui se produisent entre janvier et mai. Cela permet ainsi de caractériser le développement de la végétation au printemps dans son ensemble. Avec l’aide d’une analyse en composantes principales, une méthode pour structurer de grands ensembles de données, l’écart à la date moyenne 1981-2010 de quelque 80 stations d’observations est estimée. L’indice du printemps montre une très forte corrélation avec l’évolution des températures entre janvier et mai. L’évolution de la végétation au printemps 2014 a été nettement plus en avance que la moyenne 1981-2010 et a été considérée comme très précoce. Une évolution encore plus précoce n’avait été constatée qu’en 1961 et en 2011. La végétation a compté une avance de 10 à 20 jours par rapport à la moyenne, notamment en mars et en avril.