Des précipitations au-dessus de la norme

Les quantités de précipitations tombées depuis le début du mois dépassent déjà la norme mensuelle sur tout le quart Nord-Est de la Suisse, c'est-à-dire la région qui va de Schaffouse à Coire en passant par Zurich, Lucerne et St-Gall. En Suisse romande, les quantités ont été moins importantes. Seule la région des Préalpes dépasse légèrement les sommes habituellement relevées en mai: à Château d'Oex, par exemple, il est tombé 134 mm entre le 1er et le 21 mai, alors qu'on mesure normalement 124 mm en moyenne sur l'ensemble du mois.

Climatologie des impacts de foudre pour la période 2000-2016

Un réseau de détecteurs d’éclairs nommé Météorage permet de mesurer la position et l’heure de chaque éclair en Suisse. On différencie les éclairs intra-nuages, qui se produisent au sein ou entre des nuages, des éclairs nuage-sol, qui se produisent entre un nuage et le sol.

Le graphique ci-dessus s’intéresse à ces derniers durant la période 2000 à 2016. La couleur d’un pixel, qui correspond à un carré de 1 km de côté sur le terrain, indique le nombre moyen d’impacts de foudre par année sur cette surface.

La région la plus touchée est clairement le Tessin avec environ 3-4 impacts par km carré par année. Le Jura et les Préalpes sont aussi régulièrement affectés avec 2-3 impacts annuels par km carré. Le Plateau suisse quant à lui n’est touché en moyenne que par 1 éclair annuel par km carré.

Le résultat le plus surprenant est le faible nombre d’impacts dans les vallées internes des Alpes. Les orages se formant généralement en montagne, on aurait pu s’attendre à un résultat inverse. On peut en grande partie expliquer ce phénomène par le fait que l’air des basses couches dans les Alpes est généralement plus sec qu’ailleurs. L’humidité étant le carburant principal des orages, ils sont moins nombreux dans cette région. Le second facteur est l’effet du relief qui entrave l’organisation des orages dans les Alpes ; ceux-ci sont en général moins virulents qu’en plaine. Le sud du Tessin se trouve dans une situation inverse ; beaucoup d’humidité entraînée depuis la plaine du Pô et peu de relief pour perturber les orages.

Stratus printanier

Le printemps astronomique a débuté ce matin à 5h30. Cela n’a pas empêché la formation de nappes de stratus étendues sur le Plateau central et oriental, conditions dignes d’un mois d’octobre ou novembre.

Si ces nuages stratiformes de basses couches sont fréquents durant l’automne et l’hiver, les autres saisons n’en sont pas forcément dépourvues. Bien évidemment, entre le milieu du printemps et la mi-août, ces grisailles sont très rares et éphémères car le soleil est haut dans le ciel et les nuits sont courtes.

Pour pouvoir former du stratus, il faut des basses couches plutôt froides et/ou ayant une tendance à se refroidir, le tout sous de l'air plus chaud. L’arrivée d’air frais et plus humide dans les basses couches sous une masse d’air relativement chaude est donc un bon moyen pour obtenir ce résultat, de l’air frais en bas et de l’air plus chaud au-dessus. Cette configuration donne lieu à une inversion thermique qui favorise la formation de nuages bas. L’autre moyen est de former de l’air froid sur place par refroidissement nocturne de ces basses couches. C’est uniquement durant les mois d’automne et d’hiver que ce processus peut avoir lieu de manière significative. En effet , pendant la saison froide, les nuits sont longues et le soleil bas sur l’horizon. De ce fait, le sol reçoit moins de chaleur du soleil qu’il n’en perd par rayonnement nocturne. Les basses couches se refroidissent donc d’elles-mêmes ce qui forme rapidement une inversion thermique.

Aux équinoxes de printemps et d’automne, nous sommes en situation intermédiaire avec des nuits de 12 heures et un soleil de midi à mi-hauteur entre l’horizon et le zénith. Les basses couches reçoivent déjà plus de chaleur qu’elles n’en perdent la nuit, mais l’excédent thermique est encore modéré et certainement pas aussi important que durant les mois d’été. Ainsi, si la formation locale d’air frais ne donnera que des grisailles éphémères, l’importation d’air frais et humide en basse couche venant du nord pourra encore provoquer des stratus étendus. Ceux-ci auront toutefois plus de chances de se dissiper qu’au beau milieu du mois de décembre.

Pour le cas qui nous intéresse, c’est un courant du nord-nord-est, donc de bise qui a véhiculé de l’air frais venant de la mer du Nord en direction du Plateau suisse. Cette situation de bise avec anticyclone sur l’Irlande est assez typique pour la formation de stratus étendus au Nord des Alpes. Si l'anticyclone avait été positionné plus à l'est, au-dessus la mer du Nord, le courant de bise aurait draîné non pas de l'air humide provenant de la mer du Nord, mais de l'air continental plus sec venant de l'Europe orientale.

Durant ces prochains jours, la situation météorologique sera encore propice aux bancs de stratus, notamment en allant vers la Suisse alémanique. Ce n'est qu'à partir du milieu de semaine prochaine que nous devrions assister à un changement de régime.

Le mois de mars 2016 restera dans les annales comme un mois froid.

En effet, la température moyenne en mars 2016 est de 1,3° inférieure à la norme à Genève et 0,5 ° inférieure à la norme à Sion (valeur au 23 mars) . Et la prévision de température pour la fin du mois, bien qu’à la hausse, ne permettra pas de combler ce déficit.

Cette fraîcheur est bien visible en montagne, lorsqu'on compare l’enneigement de mars 2015 et mars 2016. Le 1er mars, la couverture neigeuse était similaire en 2015 et 2016. Le 24 mars en revanche, la neige avait bien fondu en 2015 alors qu’une bonne couche persiste cette année.

Si la température était douce l’an passé à la même période, certains mois de mars ont tout de même déjà été plus froid que la norme. En 2013 notamment, on enregistrait un écart à la norme de -2.0°.

Fin de canicule?

Au Nord de la Suisse, les températures les plus élevées de l’année ont été relevées vendredi 7 août, alors qu’en Suisse romande elles ont déjà été mesurées au cours de la première vague de chaleur de début juillet. Au Tessin, les températures les plus élevées de l’année ont été mesurées fin juillet, au cours de la seconde vague de chaleur. Quand est-ce que la température la plus élevée de l’année se produit-elle en moyenne ? Une analyse des mesures de températures pour quelques stations de MétéoSuisse montre que le jour le plus chaud de l’année se produit en moyenne vers la fin juillet.

Le jour le plus chaud pour quelques stations de MétéoSuisse

La date de la journée la plus chaude varie fortement selon les années. La figure 1 montre la répartition des dates au cours de la période de référence 1981-2010 pour quelques stations de MétéoSuisse. A Zurich par exemple, il y a un intervalle de 3 mois entre la journée la chaude la plus précoce et la plus tardive. D’un point de vue climatologique, la journée la plus chaude de l’année se produit au cours de la seconde quinzaine de juillet. Statistiquement parlant, on peut donc déduire avec une forte probabilité que la journée la plus chaude de cette année s’est déjà produite.

La journée la plus chaude dans l’hémisphère nord

La position du soleil détermine principalement la date de la journée la plus chaude. Cependant, il y a de grosses différences régionales (figure 2). D’une part, l’eau se réchauffe plus lentement que la surface terrestre en raison d’une grande inertie thermique. Ainsi, on trouvera les journées les plus chaudes de l’année au-dessus de l’océan nettement plus tardivement que sur les surfaces terrestres. En revanche, les journées chaudes sur terre sont très dépendantes de la situation météorologique. Par exemple, les températures sur l’Europe occidentale et centrale restent modérées par vent d’ouest en raison de l’influence de l’Atlantique qui reste frais. La journée la plus chaude se produira donc avec des conditions anticycloniques estivales. La distribution climatologique de la date de la journée la plus chaude dépendra de la période qui sera sous une haute pression estivale. Pour l’Europe occidentale, les conditions deviennent anticycloniques en moyenne vers la mi-juillet et la journée la plus chaude se produit au cours de la seconde quinzaine de juillet. Pour les régions continentales qui sont rarement sous le courant d’ouest, la journée la plus chaude se produit peu après le solstice d’été, soit au début du mois de juillet.