Le printemps 2013 (mars à mai) s’est avéré environ 1 degré plus froid que la norme 1981-2010 au Sud des Alpes, entre 1 et 1.8 degré plus froid dans le Jura et sur le Plateau. Pour ces dernières régions, l’office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse a relevé le printemps le plus froid depuis 1987. L’ensoleillement a été fortement déficitaire, notamment au Nord des Alpes. Pour le Nord du pays, il s’agit du printemps le moins ensoleillé depuis le début de la série homogène de mesures en 1959.
Un hiver long et un mois de mai frais.
Le déficit thermique du printemps 2013 par rapport à la norme 1981-2010 s’est constitué surtout en mars, où le mois s’est avéré hivernal, et en mai avec des températures de plus de 2 degrés en dessous de la normale. Le mois d’avril s’est avéré à peine plus chaud que la normale. Au final, le printemps 2013 a présenté des températures déficitaires, comprises entre 1 et 1.8 degré dans le Jura et sur le Plateau. Au Sud des Alpes et le long des versants nord des Alpes, le déficit thermique a été de l’ordre d’un degré. Il s’agit du printemps le plus froid depuis 1987 dans le Jura, sur le Plateau, ainsi que pour les stations de Lugano et de Locarno. En Valais, le déficit thermique a été inférieur à 1 degré, tandis que dans les Grisons, les températures ont localement presque atteint les valeurs saisonnières. Au Nord des Alpes, les températures les plus élevées de la saison n’ont pas été relevées en mai comme cela devrait être habituellement le cas, mais à la mi-avril.
Malgré un mois de mars sec, des précipitations excédentaires, surtout au Sud
Après un mois de mars avare en précipitations sur la plupart des régions, les précipitations ont été plus généreuses en avril et surtout en mai. Finalement, le printemps 2013 a récolté une pluviométrie souvent excédentaire par rapport à la norme 1981-2010. Des sommes pluviométriques proches de la normale n’ont été relevées que de la région glaronnaise au Säntis et du Nord des Grisons à la Basse-Engadine, ainsi que dans le val Münster. Ainsi, la station de Scuol n’a recueilli que l’équivalent de 78% de la norme. Un léger excédent pluviométrique a été comptabilisé dans le Jura, sur le pied nord du Jura et le long des versants nord des Alpes. Il est fréquemment tombé entre 110 et 120% de la norme des précipitations sur le Plateau alémanique, entre 120 et 145% à l’ouest de Berne, en Valais et en Haute-Engadine. Le printemps 2013 a été très humide au Sud des Alpes avec généralement de 140 à 170% de la norme des précipitations printanières.
Exceptionnellement peu de soleil au Nord
L’ensoleillement du printemps 2013 a été exceptionnellement faible, notamment au Nord. Les mois de mars et de mai ont fortement contribué à ce déficit d’ensoleillement, tandis que le mois d’avril avait présenté un ensoleillement normal, voire même excédentaire dans les Alpes centrales et orientales. Sur le Plateau et dans le Jura, il n’a atteint que l’équivalent de 60 à 70% de la norme 1981-2010. Sur le pied nord du Jura, il a même été inférieur à 60%. Tous les points de mesures de l’ensoleillement situés sur le Nord de la Suisse et qui possèdent une série homogène de mesures depuis 1959 ont connu le printemps le moins ensoleillé de ces 55 dernières années. Cela a été le cas à Saint-Gall (288 h), Güttingen (387 h), Zurich-Fluntern (303 h), Zurich-Aéroport (307 h), Bâle-Binningen (264 h), Berne-Zollikofen (333 h) et à La Chaux-de-Fonds (266 h). Il y a tout de même une exception avec la station de Schaffhouse qui avait connu un ensoleillement encore plus faible au cours du printemps 1986. A Neuchâtel et Payerne, il s’agit du printemps le moins ensoleillé depuis 1986, et même depuis 1983 pour le Bassin lémanique. Le long des versants nord des Alpes, il a été relevé de 70 à 80% de l’ensoleillement, en Valais, au Tessin et dans les Grisons, de 75 à 85% de la norme. Pour la plupart des stations, le printemps 2013 a souvent été le plus sombre depuis 1988 ou 1986, pour le versants nord des Alpes depuis 1980 ou même depuis 1978.
Ensoleillement le plus faible à Zurich entre janvier et mai depuis le début des mesures en 1884
Le bilan de l’ensoleillement n’est pas vraiment différent si on le comptabilise depuis le début de l’année. En effet, les mois de janvier et février avaient été également sombres sur une grande partie du pays et surtout sur le Nord du pays. Pour les 5 premiers mois de l’année, il s’agit de la période la moins ensoleillée depuis le début le début des mesures d’ensoleillement en 1959 pour les stations de La Chaux-de-Fonds, de Bâle, de Zurich-Aéroport, Zurich-Fluntern et Saint-Gall. Pour les versants nord des Alpes, il s’agit de la période la plus sombre depuis 1978.
Sur le Plateau à l’ouest de l’Aar, au Tessin et dans les Grisons, il s’agit de la période la moins ensoleillée depuis 1988 ou 1986 selon les endroits. En revanche, les cinq premiers des années 2001 et 1994 avaient connu une période encore plus grise sur les sommets alpins, à Samedan et partiellement en Valais.
L’indice du printemps intègre les 10 premières phases phénologiques de l’année pour quelque 80 stations d’observations du réseau phénologique de MétéoSuisse. Cela permet ainsi de caractériser le printemps dans son ensemble. L’écart à la date moyenne est déterminé par une analyse en composantes principales. Cette méthode est adéquate pour structurer de grands ensembles de données. L’indice du printemps montre une très forte corrélation avec l’évolution des températures entre janvier et mai.
L’évolution de la végétation au printemps 2013 a été plus tardif que la moyenne 1981-2010 et peut être
considérée comme normale à tardive. Comme il manque encore des observations de quelques stations, l’indice du printemps 2013 peut encore légèrement changer. Le développement de la végétation a été encore plus tardif en 2006 et également fréquemment avant 1989.
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