Une condition importante pour le fœhn du sud est un courant élevé sud / sudouest au-dessus des Alpes. Dans cette situation météorologique, la carte synoptique montre une image toujours quelque peu semblable: une dépression se situe au nord-ouest de la Suisse dans la région du nord de la France, de la Manche et du sud de l’Angleterre. Le front froid de l’onde de front polaire correspondante s’est déjà avancée vers la France.
Un petit anticyclone se forme au-dessus de l’Italie du Nord. L’évolution des isobares se présente sous forme de «s» (coude de fœhn), ce qui est typique dans cette situation météorologique. La pression atmosphérique à Zurich est en moyenne de 10 à 15 hPa (hectopascals) inférieure à celle de Locarno (valeurs réduites au niveau de la mer).
Le 8 novembre 1982, dans une situation extrême de fœhn du sud, la différence de pression a même atteint le maximum de 28 hPa!
Une situation de fœhn peut durer de plusieurs heures à plusieurs jours et son intensité est très variable.
L’air méditerranéen humide grimpe sur le flanc sud des Alpes, se refroidit et, par condensation, forme une masse nuageuse compacte au-dessus du Tessin dont la limite supérieure se situe entre 4000 et 6000 mètres. L’arrivée continuelle d’air humide épaissit la masse nuageuse, des précipitations commencent.
Au nord de la crête des Alpes, l’air redescend et est alors réchauffé par la compression. La chaleur latente libérée lors de la condensation au sud des Alpes mène à une élévation considérable de la température au nord des Alpes. Celle-ci peut atteindre 10°C de plus qu’au Tessin pour une altitude identique. Etant donné que l’humidité de la masse d’air est tombée sous forme de pluie au sud des Alpes, l’air s’écoulant au nord des Alpes est très sec et s’assèche encore plus en descendant vers les vallées et le Plateau. Souvent, ce courant de fœhn chaud et sec dissipe complètement les nuages au-dessus des Préalpes et sur des parties du Plateau. Ceci crée une zone pratiquement sans nuages dénommée trou de fœhn. Dans les vallées du versant nord des Alpes, des rafales de plus de 70 nœuds, et sur la crête des Alpes des rafales de plus de 100 nœuds, ont déjà été mesurées.
Comme conséquence de l’élévation de l’air dans les Alpes, du côté sous le vent (versant non exposé au vent), des ondes se forment jusqu’à des altitudes élevées dans le courant sud (ondes sous le vent). Sur les crêtes de ces ondes, des nuages en forme de lentilles (lenticulaires) peuvent se former qui, en raison de leur forme, sont également dénommés «nuages lenticulaires». On peut observer ces nuages déjà avant l’irruption du fœhn dans les vallées alpines.
Dans les couches d’air inférieures, la plupart du temps au-dessous du niveau de la crête des Alpes, des cylindres à axe horizontal (rotors ou tourbillon d’aval) se forment à certains endroits (par exemple au-dessus du Walensee). Dans ces rotors, des forces de courants ascendants et rabattants de plus de 25 m/sec ont déjà été mesurées. En cas de fœhn du sud, le temps au sud de la crête des Alpes est très mauvais. En cas de précipitations intenses, la base des nuages ne se situe qu’à quelques centaines de mètres au-dessus du fond de la vallée.
La crête des Alpes se trouve dans les nuages, mais seulement un peu plus au nord, les nuages se dissipent rapidement dans l’air descendant (mur de fœhn).Le trou de fœhn comprend le Valais central comme région isolée, l’Oberland bernois, la Suisse centrale et orientale ainsi que le nord des Grisons. Selon la force du fœhn, le trou de fœhn peut s’étendre davantage ou alors se limiter aux Préalpes centrales et orientales.
La largeur du passage entre la zone d’engorgement et le trou de fœhn est variable et dépend de la force du fœhn.
A l’ouest d’une ligne passant de Bâle à Montreux, le fœhn n’arrive plus à dissiper les nuages. Dans cette région, le ciel reste couvert, et selon l’intensité du front froid qui s’approche, il peut y avoir
des précipitations.